Le Beaufortain

 

Le Beaufortain vu du ciel (video 3 mn)

Le Beaufortain en images

Quelques dates

- 1355 : Faucigny et Beaufortain rejoignent le comté de Savoie

- 1600 : Le Beaufortain devient un territoire stratégique pour les troupes françaises qui tentent d’envahir la Savoie.

- 1700 : Début des reconstructions des églises du Beaufortain, selon les techniques de l’art baroque.

- 1770 : Le Beaufortain s’affranchit des droits féodaux

- 1860 : La Savoie devient française et est séparée en deux départements : la Savoie et la Haute-Savoie.

- 1880 : Premier développement de l’hydroélectricité sur des initiatives privées à Venthon.

- 1905 : Prémices d’un tourisme d’hiver à Arêches-Beaufort. Des instructeurs norvégiens viennent enseigner le ski aux troupes alpines.

- 1912 : Premières pratiques du ski sur les pentes de Bisanne (Les Saisies).

- 1931 : Le premier hébergement pour les vacanciers est construit à Arêches.

- 1936 : Erwin Eckl, moniteur autrichien arrive dans le Beaufortain et crée le premier hébergement au col des Saisies.

- 1937 : Alfred Couttet construit un hôtel au village de Roselend avec l’idée d’y développer une station moderne.

- 1942 : Transformation du lac de la Girotte en barrage. Fin de la construction en 1949.

- 1944 : Col des Saisies le 1er août, grand parachutage d'armes et de matériel pour équiper la Résistance

- 1945 : Fléchissement de l’agriculture du au développement de l’industrie et la construction des barrages dans le Beaufortain.

- 1947 : Installation du premier téléski dans la station d’Arêches.

- 1954 : Création de la société anonyme d’équipement touristique du Grand Mont d’Arêches pour le téléski qui rejoint le Grand Mont.

- 1955 : 1ere remontée mécanique au Col des Saisies

- 1956 : Début de la construction du barrage de Roselend et de Saint Guérin.

- 1962 : Début de la construction du barrage de la Gittaz. Il fut achevé en 1967.

- 1963 : mise en service du téléski du Signal de Bisanne par le SIVOM des Saisies

- 1969 : Ouverture de la station du Planay à Arêches Beaufort.

- 1971 : Création de la station du Joly (Hauteluce) relié au domaine skiable des Contamines-Montjoies.

- 1981 : 1ere édition des Jeux aériens des Saisies, rassemblement de montgolfières

- 1985 : création de la Pierra Menta, célèbre course internationale de ski alpinisme se déroulant à Arêches Beaufort

- 1992 : JO d’Albertville. Les Saisies sont le site des épreuves nordiques, permettant à la station d’atteindre une renommée internationale.

- 1994 : Beaufort est reconnu comme "site remarquable du goût"

- 2006 : Le domaine alpin des Saisies est relié aux stations du Val d’Arly par l’espace Diamant.

Architecture en Beaufortain

 Dans le Beaufortain, c’est la fonction agricole qui a déterminé le type d’habitat : tout était pensé pour subvenir aux besoins des habitants et leur simplifier la vie.

Le volume le plus important est occupé par le fenil, accessible en amont, de telle sorte qu'on charge le foin de plain-pied. Parfois, l'accès est prévu par le côté, avec une ouverture abritée par le toît. On trouve 2 types d'habitation: la "maison dessous" ou la "maison dessus", selon que la famille est logée de plain-pied ou à l'étage.

Une des caractéristiques architecturales beaufortaines est l’alliance du bois et de la pierre. Le socle en pierre (provenant des éboulis de la montagne ou de galets pris dans le torrent) de 60 cm d’épaisseur est généralement recouvert d’un enduit à la chaux de couleur afin de protéger les pierres du gel. La partie supérieure en charpente de bois est constituée d’un empilage de madriers entrecroisés.

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Le rez de chaussée abrite l'étable à vaches, l'écurie du cheval, une cave pour l'affinage du fromage et le poulailler.

La partie d'habitation a longtemps été constituée d'une pièce unique, la "majon" avec une cheminée servant pour la cuisine et le chauffage. Avec l'arrivée du poêle en fonte, la pièce a souvent été séparée en 2 : la "majon" comme chambre et salle de séjour en été, le "pêle" comme cuisine et chambre d'hiver.

Les bêtes dessous, le foin dessus, le mode de chauffage d'appoint et écologique était tout trouvé !

Le toit était fait de deux pants et recouvert de tuiles de bois appelées "ancelles" ou " tavaillons": planchettes d'épicéa de 70 à 80cm x 10 à 15 cm x 1 à 2 cm non sciées mais taillées avec une hache spéciale et un maillet sans trancher les fibres pour que l'eau ne s'y infiltre pas. Entassées sur 4 à 6 épaisseurs, elles résistent à l'eau et au gel pendant 10 à 12 ans.Il fallait ensuite les retourner. Elles n'étaient donc pas clouées et la pente du toît ne devait pas excéder 25° afin qu'elles ne glissent pas.. On évaluait à 5000 ou 6000 ancelles, soit 4 ou 5 épicéas, la quantité nécessaire pour une seule toîture

                                                                    .

Les toîts étaient très peu pentus permettant ainsi de garder la neige sur le toit pour une meilleure isolation. Aujourd’hui, les ancelles sont souvent remplacées par des tôles ou du polytuile.

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Chaque chalet était signé et daté. Vous pouvez retrouver la date et les initiales du propriétaire de l’époque sur la panne faîtière. Proche du chalet principal on trouvait le grenier,petit bâtiment en bois. Il servait essentiellement de remise ou réserve à l'’abri des incendies et des rongeurs car on y rangeait le grain, la viande salée, l'argent et les beaux vêtements (habits du dimanche). Celui-ci est toujours très présent dans le paysage du Beaufortain

   Toiture en ancelles ou tavaillons            img-3955.jpg             La ferme et son grenier

L'agriculture

Dès le Moyen Age, les habitants du Beaufortain vivent de l‘agriculture. La vie s’organise chaque saison autour du bétail et de la pratique de la “Remue“. Dès que la neige commence à fondre les animaux retrouvent les alpages et sont montés en altitude en suivant le rythme de la pousse de l’herbe. En alpages, les bêtes sont déplacées afin d’avoir une herbe de qualité tout au long de l’été. Ceci impose un déplacement permanent du matériel de traite et du personnel. C’est de cette façon que se parsèment dans les alpages les chalets de remue.

C’est aux fameuses « remues » bien connues des alpagistes que le Beaufortain doit son foisonnement de chalets d’altitude. La remue est une organisation d’élevage saisonnier qui consiste en une montée progressive des vaches vers le haut des alpages et inversement, afin de bénéficier d’une herbe toujours à maturité. Elle a donné naissance à de nombreux chalets et granges « étapes ».

Vache tarine La vache de race Tarentaise (ou Tarine) est originaire des montagnes de Savoie : laitière de qualité fromagère exceptionnelle, elle est trèsvaches-abondance1.jpg  résistante. Liée au système agro-pastoral, elle participe à l'entretien des paysages de la montagne d'été et d'hiver. La race Abondance produit également un lait de qualité pour le Beaufort

 

      Salon de l'agriculture 2014 : Cette année, c’est Bella la vache de race Tarentaise ou Tarine qui représente le salon. Elle a deux missions : produire du lait pour le fromage Beaufort et entretenir le territoire de Savoie

                                           

Vidéo : agriculteurs à Hauteluce (31 mn)

La forêt

La forêt est une des richesses naturelles du Beaufortain,provenant de sa situation géographique particulière : La proximité du Beaufortain avec le Mont-blanc provoque des précipitations deux fois supérieures à la moyenne nationale. Le fort ensoleillement, les pentes raides et l’altitude de plus de 1600 mètres sont des facteurs indispensables à la richesse forestière du Beaufortain.

L’utilisation de l’épicéa est une tradition et reste présente. Il sert à la construction, le mobilier et le chauffage. Son exportation fut pendant longtemps source de richesses pour les scieries beaufortaines

Le Beaufort

Premier savoir-faire du Beaufortain, il se fabrique à partir de deux races de vaches : la tarine et l’abondance.

Plus aristocratique, Brillat Savarin l'appelait " le prince des gruyères". Hérité d'un savoir-faire apporté par les maîtres fromagers suisses, il a failli se fondre dans la masse des pâtes cuites sans étiquette. Le système agricole traditionnel fonctionne très bien jusque dans les années 1960 où l’exode rural diminue la main d’oeuvre et la production du fromage s’amoindri. En 1971, c’est la crise du Beaufort.

Pour faire face à ce déclin, certains agriculteurs réfléchissent à une nouvelle organisation pour sauver leurs exploitations. La production n’est pas très importante, il faut justifier de la qualité du produit. Ils créent donc l’Union des Producteurs de Beaufort et une nouvelle coopérative laitière. Depuis plus de 40 ans, grâce au travail et à la volonté des producteurs, le Beaufort possède le label AOC, gage d’un produit unique et de qualité.

Le beaufort ne peut être produit que dans un territoire aux limites précises et uniquement à partir du lait de vaches tarine et abondance nourries de foin et d'herbe pâturée. Toutes les étapes de la fabrication doivent être respectées, entre le moment de la traite et l'arrivée du lait à la coopérative, où il est cuit à une température précise, avant d'être moulé dans une toile de lin et contenu dans un cercle de bois qui lui donnera son talon concave, véritable marque de fabrique. Le temps d'affinage doit être de 5 mois minimum.

Les cavistes veilleront ensuite à la lente maturation des belles meules ambrées. Chacune sera salée, frottée et retournée 2 fois par semaine.

                                                                    

Il faut 10 l de lait pour faire 1kg de beaufort; une meule pèse entre 20 et 70 kg et possède un talon concave avec une plaque de caséine bleue . Le "beaufort d'été" est fabriqué de juin à octobre, période où les vaches sont en alpage.

Qualités nutrionnelles :

- 100g de beaufort contiennent en moyenne 1 g de calcium soit 8 fois plus que dans le lait

- 60 g de beaufort couvrent 2/3 des besoins en protéines soit autant que 2 oeufs ou 100g de viande de boeuf

 Vidéo sur la coopérative laitière de Beaufort (3mn)

Principaux sommets

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 27/09/2020